Un soir, en rentrant du supermarché, Monsieur et Madame Prioux découvrent chez eux un individu bizarre qui communique dans une langue étrange. Quelle n’est pas leur stupéfaction quand ils apprennent que cet hurluberlu serait leur fils, qu’il est sourd et qu’il vient leur annoncer son mariage ! Problème : le couple n’a jamais eu d’enfant ! Alors question : qui est Momo ? Un imposteur, un maniaque, un manipulateur... ou bien les Prioux feraient-ils un déni d’enfant ? Une chose est sûre, M. Prioux (Michel Kacenelenbogen) ne s’en laissera pas conter par un petit rigolo qui s’introduit dans son salon et ne parle même pas sa langue !

 

En faisant rire de la sidération puis de l’agitation d’un couple bien installé dans le confort de ses certitudes, Sébastien Thiéry (« Deux hommes tous nus ») renverse les codes moraux, et en mettant le doigt dans la plaie de nos frilosités, pose, mine de rien, la question de la différence. On rit surtout de nos égoïsmes qui nous rendent si résistants, au désordre de l’inattendu dans nos vies de bobos bien huilées, que rien ne doit venir perturber sous peine de nous rendre chèvre ! Le résultat est jouissif. Il est surtout sensible et audacieux. Moralité : si un petit gars bizarre tombe dans ton caddie de supermarché, ce serait vraiment trop bête de ne pas lui faire une place dans ton canapé !

 

Découvrez l’entretien avec l’auteur Sébastien Thiéry au sujet de sa pièce « Momo » ici.