48 heures avant sa mort, elles ont accepté de venir à son chevet. Il a dévasté leur vie de femme. Elles sont trois : Anna, l’enfant abusée, veut exorciser son impossible pardon ; Clémence, l’épouse battue, veut tenter de comprendre et Iris l’amante sous influence, veut résister sans compassion... Elles vont s’affronter, rire aux larmes, boire à la vie et rendre grâce aux femmes.
Ce qui nous bouleverse d’abord, c’est la langue. La force des mots et des phrases, leur humour. Cette façon de les tisser les uns aux autres, qui donnent de la légèreté, du souffle et du rire à une histoire noire. Pour tenter d’exprimer l’indicible.
Ensuite, il y a les actrices. Trois femmes splendides pour défendre une thématique ultra-contemporaine, un texte exigeant, une histoire de pouvoir et de rédemption. De passion et de compassion. Trois actrices puissantes pour briser le silence. Comment dire, la domination, la soumission, les abus ? Et pourtant, vous ne verrez jamais de victimes. Le texte de Pietro Pizzuti au service de ces trois-là fait merveille. Elles causent franc et disent la révolte, la vigilance, la résistance, sans détour.
Cette pièce, c’est le verbe porté haut et poétique, par des actrices au tempérament de feu. En état de grâce.