Jeannot est mort à 14 ans. Il laisse à sa famille un testament et quelques objets fétiches. Par l’entremise d’un notaire très ordinaire et du testament qui ne l’est pas, Jeannot le rebelle exprime sa révolte. Celle d’un jeune garçon pas reposant pour un sou, qui crie à sa famille son manque d’amour. Crever l’abcès de la pleutrerie des sentiments, de la couardise du coeur, de la lâcheté de l’âme est en somme sa dernière volonté !« Je manke damour tou lè jour, je sui come sa, je sui an manke damour ». Jeannot inscrit sa révolte dans le texte même de ses dernières volontés. Son testament a l’orthographe délibérément anarchique car sa rébellion avait atteint les fondements de son être ! Servis par une mise en scène d’une grande intensité, les comédiens s’engagent tout entiers dans les mots de Jeannot et de sa famille pour donner corps et âme à ce jeune amoureux fou de la vie.

Texte superbe d’un auteur canadien, qui tombe à pic en ces temps d’incertitudes, et qui nous murmure que l’avenir sera amoureux,... ou ne sera pas.

Dans une langue crue sans complaisance, Jeannot et sa famille nous offrent un spectacle pas ordinaire, et poussent le cri de révolte de toute une génération qui s’asphyxie dans des contraintes, des normes et des perspectives d’avenir trop étroites ; c’est un appel (urgent) à la liberté pour tous les hommes de bonne volonté.