Poussé par l’ambition dévorante de sa femme et par la prophétie des trois sorcières, Macbeth, chef des armées, orchestre massacres et assassinats pour se hisser sur le trône d’Ecosse, mettant ainsi en marche le mécanisme shakespearien qui signe à la fois la gloire et la perte des puissants : il montera sur le trône mais se fera prendre dans la toile ; de son avidité, ses cauchemars, ses trahisons. Entre raison et folie, plus il se démènera pour se libérer, plus les liens se resserreront. À travers ce récit magique et tragique, Shakespeare nous plonge dans un bas Moyen Âge très violent qui tend un miroir à notre siècle.

Dans cette nouvelle adaptation, la tragédie se joue dans un huis clos feutré, dangereux, morbide et sensuel. Le château se fait hôtel et la tour ascenseur. La peur transpire du verbe, la violence suinte des corps et l’ambition reste inassouvie… Shakespeare, une fois encore, dévoile les forces obscures et la nature violemment compulsive des humains confrontés aux illusions corruptrices de l’avoir, du savoir et du pouvoir. Une claustration cotonneuse aux effluves sataniques à l’instar d’un « Rosemary’s Baby » qui n’empêchera pas le rire. Ce sera drôle parce que concocté dans le chaudron de nos pires noirceurs. Alors rire, ça libère. Shakespeare, éternellement.