Momo, 10 ans, vit depuis tout petit chez Madame Rosa, une ancienne prostituée. Rosa, c’est la seule maman qui lui reste à Momo. Il y a bien son père qui débarque un beau jour pour l’arracher à sa nouvelle vie... mais repart aussitôt en croyant que Momo, son enfant musulman, est devenu juif ! Et puis, après tous ceux qu’elle a recueillis et élevés dans le quartier, Momo, c’est le dernier enfant qui lui reste à Rosa, elle ne veut pas le voir partir. Même si ce n’est pas vraiment le sien, il est son souffle de vie le petit... alors oui, entre la vieille dame juive et le petit musulman c’est une histoire d’amour qui se tisse au quotidien, qui les lie l’un à l’autre avec tendresse, avec ironie mais surtout avec une fidélité féroce, sauvage, pour faire face au monde qui gravite autour de leur petit univers cocasse... Ils vont être ensemble, complices, jusqu’au bout de la vie.

Le chef d’oeuvre de Romain Gary, récompensé d’un Goncourt en 1975, est un hymne à l’amour, un éloge à la vie pour tous ceux qui pensent que quels que soient les aléas de l’existence, d’où qu’on soit, où qu’on aille, on a toujours la vie devant soi.
 

« Comment traduire ma jubilation, mon exaltation, mon bonheur du théâtre et celui de l’acteur à la vision de cette pièce jouée qui - plus est - d’une telle façon exceptionnelle ! (...) C’est génial ! C’est fantastique ! C’est merveilleux ! C’est lumineux ! C’est puissant ! C’est d’une intensité dramatique parfaite, solide ! C’est à la fois drôle, tendre et émouvant ! C’est une leçon souveraine et magistrale de théâtre ! Le Théâtre, le Vrai, le Grand Théâtre ! (...) On ressent beaucoup d’amour pour ces deux artistes. Ils nous bouleversent durant les deux heures du spectacle ! (Roger Simons)

« N’y allons pas par quatre chemins : La vie devant soi au Public est un cadeau, à chambouler chacun ! Les raisons ? Un texte, des comédiens, un juste équilibre de la scène. Alors, forcément, on rit et on pleure. Et ce texte redoutable, sans gras ni complaisance, dépasse de loin d’autres œuvres sur ce même sujet, dans le même registre. Janine Godinas est Madame Rosa, des pieds à la tête, immense, poignante, en parfait équilibre des multiples couches qui l’habitent, toutes perceptibles sans une once de « théâtre ». (…) Une formidable complicité l’unit à Itzik Elbaz, à la fois récitant de cette histoire à l’avant-scène et interprète de Momo. Pas facile de se glisser dans la peau d’un enfant/adolescent, ce qu’il réussit avec son grand corps mince, ses longues mains qui trahissent admirablement son désarroi, son amour, ses révoltes. Une boule de nerfs, Momo, submergé d’émotion.
Rien, dans la mise en scène de Michel Kacenelenbogen, qui détourne du corps, de la voix des comédiens. C’est un art, pas un défaut.
(Le Soir)

Je connais Janine Godinas depuis un très long moment, je l’ai applaudie dans tous ses rôles. (...) Et dans ce rôle, elle fait une étonnante composition. Elle ne joue pas un personnage. Elle l’incarne à un tel point, une telle justesse, une telle profondeur que, nous spectateurs dans la salle, oublions la comédienne et voudrions monter sur le plateau pour être plus près de cette « vieille prostituée » et ce « jeune gamin de 14 ans » ! » (Roger Simons)