" Je suis la faute. Je ne peux me placer en dehors de ma faute. »
Seul face à ses juges, lâché par ses amis et ses pairs, accablé par les familles de quelque cent quarante enfants qu’on l’accuse d’avoir violés, assassinés, dépecés, Gilles de Rais, seigneur de Champtocé et Pouzauges, Maréchal de France, répond à ses Inquisiteurs.
Tour à tour méprisant, furieux, blessé, il se bat comme un diable contre ceux qui l’ont jugé et condamné d’avance. Gilles de Rais trouve le sens de sa révolte contre les hommes et contre Dieu en assumant l’impardonnable.
L’Histoire nous a rapporté les tristes exploits de Gilles de Rais, Maréchal de France : sorcier, meurtrier d’enfants, sodomite, adorateur du démon, ...mais aussi compagnon d’armes de Jeanne d’Arc et l’un des premiers « serial killer » de notre temps. La pièce de Hugo Claus nous dépeint le procès de cet homme trouble, ambivalent, nous faisant évoluer dans les méandres de son esprit malade et manipulateur, dans ses cris agressifs, ses accusations, ses peurs et sa naïveté, son mépris et sa rage pour les hommes qui ont été ses obligés et qui aujourd’hui sont ses bourreaux.
Avec « Gilles et la nuit », Hugo Claus ressuscite la verve théâtrale du monstre, un barbe bleue campé avec brio par Olivier Massart.
Ames sensibles, s’abstenir !