COVID-19 : Suite aux mesures sanitaires des différents Conseils National de Sécurité, nous nous voyons dans l’obligation d’annuler ce spectacle pour cette saison et d’en reporter les représentations ultérieurement.


Boris n’a rien trouvé de mieux que d’emmener sa maitresse dans un restaurant recommandé par sa femme. Ils se disputent et en faisant marche arrière, il renverse Yvonne, la belle-mère de la meilleure amie de sa femme (vous me suivez ?). En partant d’une situation anecdotique, se déroule le fil d’une tragi-comédie de la catastrophe. Faire « bonne figure » est le dernier rempart, mais très vite les émotions l’emportent sur la bienséance, et la soirée tourne au carnage.

Yasmina Reza prend un malin plaisir à faire tomber les masques et personne ne sortira indemne d’un jeu social et amoureux à la cruauté ordinaire. C’est tragique, impitoyable et on rit aux éclats. Reza l’inclassable, pose un regard lucide sur les faiblesses et l’hypocrisie de nos sociétés bourgeoises, et, sans concession, se plait à traquer le drame des êtres sous le vernis de la bonne convenance.

Une fois encore, l’autrice fait mouche et creuse l’inanité de ces vies, où les coucheries d’un soir constituent le summum de l’aventure et de la transgression. Et l’on éprouve de la tendresse pour ces personnages emportés dans la grande farandole de leurs émotions, totalement dépassés par des évènements sans importance dont ils font tout un pataquès !

Après avoir mis en scène avec grand succès Le Dieu du carnage, Michel Kacenelenbogen remet le couvert, et découvre sous cette Bella Figura, une comédie faussement légère et hautement explosive.